Sourire Sardonique
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Un Sourire Sardonique et autres contes effrayants de Tunis.

…Une fois allongée, toutes lumières éteintes, apparut devant elle, suspendu entre le plafond et le mur, un balcon. Derrière le balcon, des persiennes s'ouvrirent. Un homme noir, très grand se pencha sur la balustrade. Il lui fit un immense sourire d'un air narquois, dévoilant ainsi de superbes dents blanches. Il l'observa quelques instants puis referma les persiennes et disparut.

Pétrifiée, terrorisée, elle était paralysée d'effroi. Elle ouvrit la bouche pour hurler mais aucun son n'en sortit. Elle haletait…

 

L'histoire de ce livre

Après la première série de contes intitulée « Les Sept Jarres » ou « Du Jasmin pour Marguerite », et toujours avec l’aide et les encouragements de ma mère qui m’a rappelé certaines de ces histoires, j’aimerais faire un clin d’œil à l’espièglerie de ma grand-mère qui se délectait de ces récits de jnounes, d’ogresses, de sorcières, et d‘abeïtè. Elle les exagérait pour les rendre encore plus effrayants. Terrifiés, nous l’écoutions bouche bée, paralysés de peur.

C’était aussi une grande farceuse qui jouait à nous faire peur, et nous ses complices, nous feignions d’être horrifiés lorsqu’elle se déguisait en « Haloumè » ce personnage terrifiant qui surgissait lorsque nous nous chamaillions.  Je l’avais surprise un jour en flagrant délit de transformation. Elle se poudrait le visage de talc blanc, se fabriquait de longues canines avec des allumettes et s’enveloppait dans un grand drap blanc. Elle sortait brusquement de la cuisine et prononçait d’une voix lugubre des « Hou !Hou ! C’est Haloumè ».  Nous courions alors nous cacher sous la table en poussant des cris de frayeur.

Ce qui était encore plus amusant, c’était de surprendre nos amis qui ne connaissaient pas Haloumè. C’était alors nous qui aidions notre grand-mère à se métamorphoser. C’était la stupeur générale lorsqu’elle apparaissait dans son accoutrement. Mais quelle rigolade après lorsqu’ils découvraient que c’était Mémé Margot. Et les fois suivantes, tout le monde l’implorait de « faire Haloumè ».

Nos enfants, d’une autre époque, de celle des effets spéciaux des films d’épouvante, ont reçu cet imaginaire fabuleux et fantastique comme une étrangeté supplémentaire de leurs parents, richesse héritée d’un autre monde, celui de notre Tunisie natale.

 

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Copyright © 2003 Michèle MADAR
Dernière modification : 24 novembre 2003